Le métier du DRH dans sa facette de recrutement a pour vocation de trouver les meilleurs candidats pour poursuivre le développement de l’entreprise en alliant exigences économiques et exigences humanistes.
Il écoutait avant-hier le bruit des rumeurs louant les qualités de telle ou tel candidat ; il diffusait une offre d’emploi dans les (encore) grands quotidiens pour attirer le regard de celle ou celui à la recherche d’une fonction à la hauteur de ses compétences ; il louait les services d’un (auto-proclamé) expert en recrutement… et puis tout s’arrêtait jusqu’à la prochaine recherche. Le candidat rare trouvé, il n’était plus nécessaire de poursuivre un échange avec tous les autres. Cela eut été perdre son temps. Est-ce que l’acteur reste encore sur la scène à attendre qu’un nouveau spectacle prenne place alors que les lumières s’éteignent ?
Au delà du recrutement
Aujourd’hui, plusieurs recruteurs sont convaincus de la nécessité de laisser la rencontre se dérouler bien au-delà et bien en amont d’un recrutement. Plusieurs recruteurs pensent que la lumière doit toujours éclairer la maison entreprise, et pas uniquement la façade mais nombreuses de ses pièces intérieures et pourquoi pas également celui qui en tient les clefs.
Cette discussion pour certains est apparue avec les outils de communication et d’échanges qu’est Internet et en particulier les réseaux dits sociaux. Pour d’autres, ce partage en amont et en aval du recrutement existaient bien avant la naissance de ce facilitateur. Enfin, d’autres encore pensent toujours que le processus d’embauche est unilatéral, de l’employeur vers le candidat. Heureusement, cette dernière catégorie tend à diminuer fortement.
Au pôle littérature de mon entreprise, nous sommes persuadés de l’impérative nécessité de cet échange. Il est comme inscrit dans nos gênes, celles de transmetteurs de savoirs, d’éditeurs de plaisirs, de lectures.
Ainsi, depuis maintenant trois années – août 2009, une éternité dans le temps du web – la présence sur les réseaux sociaux s’est développée avec, en premier lieu une page Facebook et un compte Twitter, multiplicateurs du dialogue. (On exclura volontairement Viadeo et LinkedIn pour cet article.)
Sur ces pages RH les offres d’emploi, de stage ou d’alternance y trouvent naturellement une place de premier choix. La fonction commentaire permet de nouer ce dialogue entre les administrateurs de la page qui sont, évidemment, les recruteurs du pôle et les candidats ou simples visiteurs curieux. Chaque question se doit de trouver une réponse dans les 48h afin d’éviter un échange trop discontinu. Ces pages accueillent également des informations plus générales comme des événements corporate ayant une couleur ressources humaines.
Toujours à la recherche d’innovation dans le dialogue, en mai 2012, nous avons diffusé une offre de recherche d’apprenti via Prezi, « PowerPoint du XXIème siècle », permettant une vision dynamique de la proposition d’emploi et surtout un partage facile de celle-ci.
Durant cet été, une nouvelle série contribue à développer ce dialogue avec la mise en ligne de « Cahier de vacances du candidat ». « C’est une drôle d’idée à première vue qu’une équipe RH propose à ses visiteurs de travailler durant les vacances ! Mais à y regarder d’un peu plus près, qui de mieux placé que le recruteur pour prodiguer des conseils au candidat ? » souligne Florie Crétin, chargée de formation et recrutement au pôle littérature et initiatrice de ces cahiers de vacances.
Quel bilan peut-on aujourd’hui faire de ces expériences de dialogue ?
Si on revient à l’objectif qui est de trouver des candidats et qu’eux nous trouvent, il faut susciter l’envie de ces échanges et construire ces places publiques. Alors quoi de plus logique que d’être là où sont les gens, où sont les présents et futurs candidats ?
Si on s’attarde sur l’atteinte précise de cet objectif – ai-je trouvé mon candidat sur ces réseaux sociaux – le bilan devient beaucoup plus flou. Mais est-ce réellement l’objectif recherché ?
Les réseaux sociaux sont des outils de dialogue, pas nécessairement de recrutement dans le sens traditionnel du mot.
Au-delà des outils, par nature éphémères, le plus important dans le dialogue avec le candidat, déclaré ou en devenir, est bien l’humain, est bien l’échange de mots, de vidéos…et de regards. Oublier que le dialogue permet de se connaître est oublier, tout simplement, que l’entreprise est aussi un lieu de vie ; y entrer c’est prendre part à cette tranche de vie.
Tribune publiée sur les sites des Echos