Étiquette : Aymeric Vincent
Ménopause au travail
Certaines entreprises et DRH ont déjà compris l’importance de la sensibilisation. C’est le cas d’Aymeric Vincent, directeur de la transformation et de l’innovation RH du groupe Les Echos-Le Parisien. Il a organisé une conférence en ligne en avril 2022 sur les conséquences de la ménopause au travail, à laquelle Cécile Charlap, autrice de La Fabrique de la ménopause (CNRS Éditions, 2019), a participé. Aymeric Vincent revient sur cette démarche.
Etre soi, du multiple au singulier
Intime et intimité au travail
L’IA, mon coach d’entretien de recrutement
Il y a une quinzaine d’années, je publiais mon premier livre sur le recrutement. J’y proposais de nombreuses pistes sur la préparation à l’entretien, le déroulé de celui-ci, la rédaction de la lettre de motivation, du cv. Un peu plus tard, j’abordais également l’importance de son image candidat avec le rôle, notamment, des réseaux sociaux.
Aujourd’hui, en 2024, le coach d’entretien de recrutement est devenu, en partie, virtuel. L’intelligence artificielle générative, avec toutes ses limites, peut devenir cette aide nécessaire pour préparer son rendez-vous avec le recruteur, pour valoriser ses expériences, pour réfléchir à son projet professionnel.
ChatGPT, et ses cousins, peut, le temps de l’exercice, remplacer le recruteur ou remplacer le candidat.
Détaillons ici une expérience que j’ai faite dans un univers d’intelligence artificielle sécurisée. Elle pourrait, en prenant quelques précautions d’anonymisation, se faire directement dans ChatGPT.
Cette expérience est celle d’un « débutant » en intelligence artificielle, avec mes mots, mes défauts, mes apprentissages. Elle a été réalisée, en mars 2024, une fois le vrai recrutement totalement fini. La version utilisée est le modèle GPT-4 Turbo.
Nommons, pour l’exercice, Eve la candidate. Eve est étudiante et recherche un stage. Elle m’a adressé son cv en réponse à une offre de stage diffusée ici et là.
Deux premiers éléments sont nécessaires pour le déroulé de cette expérience:
- un vrai cv, celui de Eve, et sa lettre de motivation
- une annonce, celle diffusée sans aucun changement, notamment sur LinkedIn .
Les deux documents sont intégrés dans l’outil d’intelligence artificielle en pièces jointes.
Mon premier prompt
Je suis recruteur et tu es Eve au cv joint. Je vais te faire passer un entretien de recrutement pour un stage en vidéo au sein du Groupe Les Echos Le Parisien. Tu devras répondre à mes questions. Est-ce clair ?
L’IA me confirme avoir bien compris le rôle de chacun et s’appuyer sur le cv joint. Je peux donc débuter l’entretien de recrutement.
Bonjour, en quelques mots pouvez-vous résumer votre parcours ?
L’IA – pardon – Eve me répond en résumant parfaitement son CV et sa lettre de motivation, en utilisant « je » et en variant le ton, les mots utilisés. Tout cela sans faire un copier/coller. Un ‘vrai’ discours de candidat, convaincant.
Pourquoi venir faire votre stage chez nous, dans notre entreprise ?
La réponse est plus universelle et passe-partout… mais finalement est-ce différent de la majorité des candidats ?
Toujours en étant Eve et en ayant connaissance de la fiche de poste jointe, pouvez-vous répondre aux questions suivantes: En quoi votre expérience professionnelle peut correspondre à nos attentes ? Quel est votre niveau de connaissance des logiciels de montage vidéo ?
La réponse, légèrement différente du premier prompt, utilise toujours l’ensemble des éléments mis à disposition de l’intelligence artificielle avec des liens tout à faits exacts entre les trois documents (CV, lettre de motivation et annonce) ainsi que des formulations régulièrement usitées lors d’entretiens.
Concernant le niveau de connaissance des logiciels, Eve nomme, alors que cela ne figure pas dans la question, les outils Adobe sans erreur et évalue son niveau.
J’ai ensuite continué l’entretien en posant quelques questions classiques, même si je ne les pratique pas nécessairement, (défauts, qualités…). Les réponses sont toujours intéressantes. J’ai enchainé en demandant cette fois-ci à Eve de me poser des questions à moi recruteur.
Ainsi, Eve, candidate d’intelligence artificielle, m’a posé plusieurs questions très pertinentes en lien avec le stage, l’entreprise et d’autres plus générales.
Pour finir l’expérience, j’ai demandé à l’IA si il fallait embaucher Eve.
Après réflexion et à la suite de tous ces échanges, faut-il embaucher Eve ?
L’IA explique que, en tant qu’IA elle ne peut pas prendre de décision d’embauche et de conclure « C’est au recruteur ou au comité d’embauche de peser tous ces éléments pour prendre une décision finale quant à son embauche.«
Ce que je retiens de cette expérience:
- l’IA, et spécifiquement l’IA générative, est un outil à tester, à s’approprier, à pratiquer encore et encore
- l’IA peut aider le candidat, tout comme le recruteur, à préparer son entretien et à affiner son cv
- l’IA ne peut remplacer l’analyse humaine. C’est un outil se basant sur la probabilité, la statistique. Le recrutement est, bien évidemment, pas une corrélation mathématique.
Pour la fin de l’histoire, j’ai demandé à la vraie Eve, celle qui est recrutée, ce qu’elle pensait des réponses de l’IA. Globalement, elle était assez alignée avec les réponses exceptée une. J’ai demandé à l’IA de me donner une question qui pourrait déstabiliser Eve, comme aiment le faire certains mauvais recruteurs. La vraie Eve a répondu sans problème à celle-ci. L’IA a été mise ko.
L’IA est bien une ou un co-pilote. Celle ou celui avec qui on travaille, en gardant toujours notre capacité de questionnement sans fin, celle que seul l’être humain possède.
Une semaine digitale
Regards connectés, la semaine digitale
Regards Connectés est la semaine digitale du Groupe Les Echos Le Parisien